MOHAMMED EPISODE 29
La promesse d’Allah au prophète Mohammed
Shaykh AbdulNasir Jangda
Le Prophète Mohammed
Est il un poète ou un magicien
Shaykh AbdulNasir Jangda
BIOGRAPHIE DU MESSAGER
Pour bien comprendre dans quel contexte Le Créateur envoya son plus noble Messager , il faut effectuer un retour dans le temps et expliquer les origines des Arabes dont est issu le bien-aimé des musulmans.
« Arabe » signifie « désert », et les véritables Arabes vivaient au Yémen…
A une époque reculée, le patriarche des musulmans, Ibrâhîm Al-khalîl (l’ami proche d’Allâh ) résidait avec sa famille en Palestine. Sur ordre de Dieu, il emmena à la Mecque sa seconde épouse Hâjar et son unique fils en ce temps-là, Ismâ’îl .
Le voyage fut long, éprouvant…et pour seule consolation, la Mecque leur offrit un accueil désertique et inhabité. Plus inattendue, peut-être, fut l’attitude du prophète Ibrâhîm : il laissa sa compagne et son enfant en bas âge sur place, avec pour seules provisions un sac de dattes et une outre d’eau, puis il rebroussa chemin.
Le voyant partir ainsi, Hâjar courut derrière sa monture et lui demanda :
« Ô Ibrâhîm! Où vas-tu ainsi en nous laissant dans cette vallée où il n’y a pas âme qui vive ?Seul le silence lui répondit. Elle réitéra plusieurs fois sa question… en vain. Interprétant le mutisme de son époux, elle se hasarda :
— Est-ce Dieu qui t’a ordonné d’agir ainsi ?
— Oui.
— Donc Allâh ne nous perdra pas. »
Lorsqu’il fut hors de vue de Hâjar , le mari aimant se tourna vers La Maison Antique (la Ka’ba), et invoqua Le Tout Miséricordieux, Le Dispensateur de toutes les grâces :
« Seigneur, j’ai installé une partie de ma descendance dans une vallée stérile, proche de ton oratoire sacré. Seigneur, fais qu’ils observent la prière. Rends-les sympathiques aux autres hommes. Procure-leur des aliments en vue de T’attirer leurs grâces. »
[Sourate 14 Ibrâhîm (Abrâham) aya 37]
En une si délicate situation, comme est pure la soumission de cette femme, et comme est forte sa foi en Le Créateur !
Hâjar demeura là, allaitant son nourrisson, s’alimentant des dattes et buvant l’eau de l’outre jusqu’à son épuisement…
Quand la soif se fit sentir, et qu’Ismâ’îl ( commençait à s’agiter, son cœur de mère souffrit, et elle ne put rester en place : il lui fallait trouver rapidement une solution de survie. Elle posa son fils sur le sol, et commença à entreprendre sept trajets entre deux monticules nommés As-Safâ et Al-Marwah, à la recherche d’eau ou de quelque aide… Exténuée, elle revint bredouille auprès de son enfant, et invoqua Allâh .
Dieu lui dépêcha l’archange Jibrîl , qui frappa de son aile le sol à proximité d’Ismâ’îl . Le miracle se produisit, une eau douce jaillit des profondeurs de la terre. La source au nom de Zam-Zam sauva la mère et l’enfant d’une mort certaine, et leur permirent un sursis de vie.
A la même époque, les Arabes que l’on qualifiait de Al-‘Arab Al-‘Âribah (vrais Arabes) vivaient d’agriculture au Yémen, grâce au barrage « Ma’rib ». Or, ce dernier céda sous l’effet des intempéries et de la sécheresse. La famine s’ensuivit, provoquant l’exode de plusieurs tribus vers la péninsule arabique, où elles espéraient démarrer une nouvelle existence dans une terre plus hospitalière. Ainsi, le clan de Thaqîf s’établit à At-Tâ’if au sud de la Mecque ; celui des Ghassâssinah s’installa au sud du Châm (Syrie et Palestine) ; et la tribu des Manâdhirah se fixa aux frontières de l’Irak. Quant au groupe de Jourhoum, il se déplaçait non loin de la Mecque, lorsqu’il aperçut à l’horizon des oiseaux planant au dessus d’un endroit précis. La région étant réputée aride, la présence des volatiles étonna les émigrants.
Ils envoyèrent un éclaireur, et celui-ci découvrit Hâjar et Ismâ’îl près de la source Zam-Zam avec leurs maigres provisions. Habités de nobles qualités, dont l’honnêteté et la bienséance, les gens de Jourhoum sollicitèrent la permission à Hâjar pour se maintenir sur les lieux et profiter des bienfaits de Zam-Zam. En contrepartie de cela, la mère et l’enfant furent adoptés par la tribu, et une rente leur fut allouée.
De temps à autre, Ibrahîm rendait visite à son épouse et à son enfant, et il constatait les remarquables progrès de son fils dans la langue arabe.
En grandissant, Ismâ’îl était fort apprécié pour ses qualités personnelles : il épousa une fille de la tribu de Jourhoum, et sa progéniture devint arabe. Tous les descendants d’Ismâîl portèrent la qualification de Al-‘Arab Al-Mousta’ribah (Arabes arabisés).
Le patriarche Ibrahîm revint un jour voir son fils, avec ordre d’Allâh de reconstruire la Ka’ba sur ses anciennes fondations, entreprises autrefois par Âdam :
«…En vérité, le premier temple qui ait été fondé à l’intention des hommes est bien celui de la Mecque qui est à la fois une bénédiction et une bonne direction pour l’Univers »
[Sourate 3 Âli ‘Imrân (La Famille d’Imrân) aya 96]
Puis, la reconstruction achevée, Allâh demanda à Ibrahîm de lancer un appel invitant les Hommes au pèlerinage à la Ka’ba. Le prophète s’interrogea :
« Comment les gens du monde entier vont-ils m’entendre ? »
Et Dieu de lui répondre : « A toi de faire l’appel, à Nous de le faire transmettre ! »
Ibrahîm se plaça sur le mont ‘Arafah et exécuta l’ordre divin. Allâh fit parvenir l’appel dans le cœur des croyants sincères : seuls ceux qui suivaient véritablement Ibrahîm avaient leur cœur empli d’amour pour la Ka’ba et le pèlerinage.
tous les Arabes de la péninsule confessèrent le monothéisme.
La tribu de Jourhoum coulait des jours paisibles à la Mecque sur une longue période, jusqu’à ce que ses voisins de Khouzâ’ah convoitèrent la source de Zam-Zam. Un conflit armé éclata, et l’issue fut la défaite de Jourhoum. Pressentant leur perte, les habitants de Jourhoum enfouirent Zam-Zam si profondément qu’elle fut introuvable par les envahisseurs. Ceux-ci durent se fournir en eau à l’extérieur de la Mecque. Khouzâ’ah prit le pouvoir pour trois cents ans, voire cinq cents selon une autre version.
Les conquérants étaient gouvernés par le très puissant et non moins généreux ‘Amr Ibnou Louhay Ibnou Qoum’ah, estimé et obéi des siens. Il accueillait et offrait l’hospitalité aux pèlerins de la Mecque. Mais l’histoire laissera surtout de lui la détestable réputation de celui qui avait introduit le polythéisme à la Mecque.
L’auteur de la plus importante biographie du Prophète Mouhammad , Ibnou Hichâm, a relaté la façon dont procéda ‘Amr Ibnou Louhay Ibnou Qoum’ah pour amener les Arabes à l’adoration des idoles :
« ‘Amr Ibnou Louhay quitta la Mecque et se rendit au Châm. Il parvint à Ma’b, dans la région de Balqa’, où vivait un peuple nommé les ‘Amâliq, descendants de ‘Amlak, fils de Lawâd, fils de Sâm [de là vient le terme « sémite »], fils de Noé .
‘Amr Ibnou Louhay les vit adorer des statues, et leur demanda :
« Quelles sont ces idoles, et à quoi servent-elles ?
— Nous adorons ces idoles, car elles exaucent toutes nos prières : si nous leur demandons la pluie, nous l’obtenons aussitôt ; et si nous leur demandons la victoire, elles nous l’accordent, lui répondirent-ils.
Il leur demanda :
— Puis-je ramener une de vos idoles afin que mes concitoyens arabes l’adorent ? »
Ils lui donnèrent l’idole connue sous le nom de Houbal, et ‘Amr Ibnou Louhay l’installa à la Mecque en ordonnant aux Mecquois de l’honorer et de l’adorer. Il incita fortement son peuple à inventer d’autres divinités et à les représenter sous forme de statues. L’idolâtrie ne tarda pas à se répandre comme une tâche d’huile, les polythéistes proliférèrent dans la presqu’île arabique. Les Arabes des régions avoisinantes venaient à la Mecque et plaçaient au fur et à mesure leurs statuettes dans la Ka’ba pour les vénérer. Avant de s’en retourner chez eux, ils étaient contraints par les autorités d’acheter celles qui étaient fabriquées avec de la pierre de la Mecque.
Plus tard, le Prophète s’adressant un jour à un de ses compagnons, Aktham Ibnou Joûn Al-Khouzâ’î, lui dira :
« ô Aktham ! J’ai vu ‘Amr Ibnou Louhay Ibnou Qoum’ah Ibnou Khandaf traîner ses entrailles dans le feu ; vous vous ressemblez [physiquement] comme deux gouttes d’eau. »
Aktham répliquera au Prophète : « Pourvu que cette ressemblance ne me porte pas préjudice ! »
Le Prophète le rassurera : « Tu es croyant, alors qu’il est incrédule, c’est le premier imposteur qui modifia la religion d’Ismâ’îl en lui substituant l’idolâtrie. »
Quelle malédiction pour un tel individu ! Car il est dit que l’initiateur d’un péché portera les fautes de ses suiveurs ; tandis que celui qui introduit une bonne tradition aura la récompense de ceux qui l’imitent.
Le nombre des idoles dépassait les trois cents, les plus connues étant : Wadd, adorée par les Banoû Kalb ; Souwâ’ vénérée par la tribu de Houdhayl ; Yaghoûth idolâtré par le clan de Tay Ahl Jarach ; Ya’oûk célébrée par le groupe de Hamadhan ; Nasr glorifié par les Yéménites.
Dieu dit : « Ils ont dits aux leurs : « N’abondonnez jamais vos idoles ! N’abondonnez ni Wadd, ni Souwâ’, ni Yaghoûth, ni Ya’oûk, ni Nasr ! »
[Sourate 71 Noûh (Noé) aya 23]
Il nous est aussi parvenu l’histoire étrange de deux statuettes, dont l’une se prénommait Issâf et l’autre Nâ’ilah. Issâf était amoureux de Nâ’ilah, aussi sollicita-t-il sa main à son paternel. Mais celui-ci, refusa de la lui accorder. Les tourtereaux, Yéménites, décidèrent de se rencontrer lors de leur pèlerinage à la Mecque. Là, dans le sanctuaire des sanctuaires, la Ka’ba, ils commirent l’impensable… se livrèrent à des ébats amoureux éhontés !
Le courroux d’Allâh ne se fit pas attendre, et les transgresseurs furent transformés en pierre. On les laissa à la Mecque afin que les pèlerins puissent les lapider et tirer leçon de leur inconduite. Mais le temps fuyant, l’oubli s’installa et les gens en vinrent à adorer leurs effigies.
Les ténèbres avaient obscurci les cœurs et les esprits des Arabes. Ils subissaient désormais les conséquences absurdes de l’époque de l’ignorance et des superstitions : ils en venaient à sacraliser des camélidés auxquels ils attribuaient des noms tels que Sâ’iba, Al-Hâm, Al-Bahîrah. Toutefois le comble de l’égarement atteignait toute son horreur avec l’abjecte habitude des Arabes d’enterrer leurs petites filles vivantes.
‘Omar Ibnou Al-Khattâb fut un jour aperçu tantôt pleurant, tantôt riant, ce qui provoqua l’étonnement et l’interrogation des témoins de son état. Il les informa alors :
« Je me suis rappelé l’époque de l’ignorance, et je me suis souvenu de ma fille de six ans que j’avais amenée avec moi dans le désert, afin de l’enterrer. Et pendant que je creusais sa tombe, elle ôtait le sable qui collait à ma barbe…Puis je me suis remémoré le jour où j’étais en voyage et que j’avais oublié de prendre avec moi ma statuette : j’en avais donc façonné une avec les dattes que j’avais emportées, puis je l’ai adorée. Quand j’ai eu faim, j’ai mangé mon seigneur ! »
Il était temps qu’Allâh envoyât à l’humanité un Messager au cœur débordant de compassion…
Connaître le contexte politique, religieux et social de la presqu’île arabe, avant l’avènement de l’Islam, a son importance. Mais pour bien saisir toute l’influence de l’existence du Prophète sur l’humanité,
il est tout aussi primordial de présenter les acteurs principaux de son clan.
Une des clés de la Mecque
On se souvient que la tribu de Khouzâ’a a dominé celle de Jourhoum et qu’elle prit ainsi les rênes de la Mecque pour trois ou cinq siècles, selon les versions. Or, un évènement capital se produisit : Qoçay Ibnou jourhoum, l’arrière grand-père du Prophète Mouhammad, contracta union avec la fille du chef de Khouzâ’a. Déjà très réputé pour sa richesse et sa remarquable libéralité, Qoçay voyait chaque jour sa notoriété croître grâce à sa qualité de gendre du dirigeant de la Mecque.
La mort emporta le beau-père, et Qoçay s’autoproclama grand dirigeant de la Mecque, ce qui courrouça fatidiquement Khouzâ’a. La guerre éclata entre Jourhoum et Khouzâ’a, et le nombre des victimes ne cessait d’augmenter jusqu’à ce qu’enfin les deux clans se mirent d’accord pour l’arbitrage d’un sage nommé Ya’mour Ibnou ‘Awf. Celui-ci décréta que l’autorité devait incomber à Qoçay, car il descendait de Jourhoum, la première tribu à habiter la Mecque.
Pour prévenir les conflits, Qoçay fit alors construire une sorte de parlement, « Dar Annadwa », qu’il régentait et où se réglaient toutes les affaires de la Mecque, que ce fussent les mariages, le traitement des questions politiques, l’accueil de notables étrangers, etc.
Par-dessus tout, même l’argent, chaque Arabe privilégiait et espérait détenir une des quatre autres responsabilités très honorifiques de la Mecque, car elles mettaient en exergue les qualités de serviabilité et de générosité à l’égard d’autrui :
- « al-liwâ’ », le drapeau de la guerre, c’est-à-dire le pouvoir de décider une guerre ;
- « al-hijâbah », qui consiste à ouvrir la porte de la Ka’ba, à nettoyer et à couvrir la Maison Sacrée ;
- « as-siqâyah », c’est le fait d’étancher la soif des pèlerins grâce aux quatre bassins d’eau sucrée de datte et de raisin sec (Zam-Zam étant enfouie, on se réapprovisionnait en eau à l’extérieur de la Mecque) ;
- «ar-rifâdah », c’est la fourniture de la nourriture aux pèlerins. Or, ce fut Qoçay qui institua et donc détint l’ensemble de ces charges.
Pèlerins à la Mecque
Qoçay avait deux fils : l’aîné, ‘Abdoud-Dâr, qui était peu apprécié des gens ; et ‘Abdou Manâf qui était tout l’opposé du premier. Qoçay savait pertinemment cela, mais dans son testament il confia toutes les responsabilités honorifiques à ‘Abdoud-Dar : les Qoraïchites acceptèrent ce choix tant leur attachement pour Qoçay était grand.
Les problèmes commencèrent à poindre le bout de leur nez à la mort de ‘Abdoud-Dâr : les fils du défunt et ceux de ‘Abdou Manâf, les cousins donc, se disputèrent le pouvoir ; mais ils finirent par se le partager en tirant au sort. La progéniture de ‘Abdou Manâf (Hâchim et Al-Mouttalib) s’occupait dès alors de nourrir et d’abreuver les pèlerins ; tandis que celle de ‘Abdoud-Dâr se chargeait du parlement, du drapeau de la guerre et de l’ouverture de la Ka’ba.
Un homme du nom de Hakîm Ibnou Hizâme fut un jour le compagnon de libation d’un des fils de ‘Abdoud-Dâr. Le vin fit défaut à ce dernier, et Hakîm Ibnou Hizâme proposa de lui fournir un fût entier contre la charge honorifique en sa possession. L’autre tout ivre qu’il était accepta l’accord, témoins à l’appui. Hakîm Ibnou Hizâme — qui deviendra musulman par la suite —, récupéra ainsi l’honneur de s’occuper de la Ka’ba.
Hâchim Ibnou ‘Abdi Manâf épousa une femme extérieure à la Mecque, mais de très grande renommée. Ils eurent un enfant du nom de Chayba. La femme ne désirant pas quitter les siens, Hâchim accepta cette situation et vécut auprès d’elle. Or, la mort emporta Hâchim, et son frère Al-Mouttalib vint réclamer son neveu Chayba pour qu’il revînt à la Mecque. C’était le souhait de l’enfant, car il connaissait l’immense notoriété de ses oncles paternels.
Mais lorsque les Mecquois aperçurent l’enfant en compagnie d’Al-Mouttalib, ils crurent qu’il était son esclave et le surnommèrent « ‘Abd Al-Mouttalib » : c’est l’explication de l’origine du nom du grand-père du Prophète; sa véritable identité étant Chayba Ibnou Hâchim.
Chayba Ibnou Hâchim dit « ‘Abd Al-Mouttalib » grandit et devint un homme fort respecté à la Mecque de par sa lignée, mais également de par ses qualités personnelles.
Une nuit il fit un songe dans lequel une voix lui ordonnait : « Creuse Barra ! » ; ‘Abd Al-Mouttalib ne comprit pas ce rêve.
Le lendemain il entendit de nouveau en rêve la même voix lui commander : « Va creuser Al-Madnoûna ! » ; mais à l’identique, le sens onirique échappait à son auteur.
Le surlendemain, il lui est dit : « Va creuser Zam-Zam ! C’est une source qui donnera de l’eau sans fin. Elle étanchera la soif des innombrables pèlerins. Elle se situe entre le sang et le gros intestin, à proximité d’une fourmilière ; un corbeau à la plume blanche picore non loin. »
‘Abd Al-Mouttalib connaissait l’histoire et l’existence de la source de Zam-Zam, aussi, dès son réveil, il commença sa prospection. Il se fit accompagner de son fils Al-Hârith mis dans la confidence et à qui il exigea le silence absolu.
Source de Zam-Zam
Ses concitoyens le voyant creuser frénétiquement un peu partout sans « trop savoir pourquoi » le crurent désaxé. Or, un jour, des gens amenèrent une vache à abattre. A peine l’eurent-ils blessée qu’elle se sauva à toute allure poursuivie par les hommes. Ceux-ci réussirent à s’en saisir et la tuèrent. Au moment où ils l’éventraient, ses entrailles s’éparpillèrent sur le sol. A cet instant précis, ‘Abd Al-Mouttalib se souvint des mots énigmatiques de ses songes successifs : « Voilà un signe ! » se disait-il en son for intérieur. Il se rapprocha alors de la scène d’abattage, et là, il aperçut une fourmilière. Ceci le fit patienter sur place jusqu’à ce qu’il put observer un corbeau avec une plume blanche venir picorer à proximité… « C’est la confirmation de mes rêves » convint-il.
Après le départ des « bouchers », ‘Abd Al-Mouttalib se mit à creuser sur le lieu pendant que son fils tenait les curieux à distance et détournait leur attention en conversant avec eux…
Enfin leur outil de creusage percuta quelque chose : des armes ! Assurément celles qui avaient été usitées par Jourhoum lors de son conflit avec Khouzâ’a. Et que voici donc ? Les deux gazelles en or de la Ka’ba ! ‘Abd Al-Mouttalib était maintenant sûr d’atteindre la source : il se sentit pousser des ailes et se montra encore plus zélé dans son ouvrage… Le jaillissement de Zam-Zam le surprit et le porta au comble de la joie.
Revenu de ses émotions, ‘Abd Al-Mouttalib replaça les précieuses gazelles à l’intérieur de la Ka’ba. Or, les Qoraïchites lui réclamèrent le partage de la source, et face au refus du prospecteur, ils manifestèrent leur animosité. Une brouille aux conséquences funestes fut évitée grâce à la décision de consulter un mage réputé pour sa clairvoyance dans le règlement des conflits, mais résidant dans un pays voisin.
Alors qu’ils faisaient route vers le magicien, ils perdirent tout ce qu’ils possédaient : l’eau, la nourriture, etc. Dans ces conditions là, ils savaient leur fin proche. Que faire ? ‘Abd Al-Mouttalib proposa : « Creusons nos tombes, et attendons que la mort happe le plus faible d’entre nous jusqu’au dernier. Les survivants enterreront le défunt et ainsi de suite : il vaut mieux qu’il n’y ait qu’un qui n’ait sa sépulture plutôt que tous ! »
Ses compagnons d’infortune furent d’accord sur la pertinence de cet avis, et acceptèrent de s’y conformer.
Mais alors qu’il creusait, ‘Abd Al-Mouttalib suivit son instinct de survie et se prononça pour trouver un moyen pour s’en sortir tous. Il poursuivit son labeur ici et là, non plus pour bénéficier d’une tombe, mais pour découvrir de l’eau… source de vie ! C’est alors que ce miracle se produisit, ‘Abd Al-Mouttalib et ses compagnons purent se désaltérer : ceux-ci de reconnaître là un signe du Très- Haut pour que ‘Abd Al-Mouttalib fût le dépositaire de Zam-Zam.
De retour à la Mecque, ‘Abd Al-Mouttalib obtint l’honorifique charge de Zam-Zam. Toutefois, il ressentit de la frustration de n’avoir pas plus d’un fils pour l’épauler dans ses ambitions. Il jura par Dieu que si Le Créateur lui donnait dix garçons, il en sacrifierait un à la Ka’ba. Dieu répondit favorablement à son invocation et lui fit don, en plus d’Al-Hârith : Az-Zoubayr, Aboû Tâlib, ‘Abdoullâh [le père du Prophète Mouhammad], Hamza, Aboû Lahab, Dirâr, Al-Mouqâwim, Hajla, et Al-‘Abbâs.
En outre, Dieu le dota aussi de six filles : Oum Al-Hakîm, Barrah, ‘Âtiqa, Safiyya, Arwâ et Oumayma.
‘Abd Al-Mouttalib tint sa promesse, et par tirage au sort, le nom de ‘Abdoullâh fut désigné. Malgré le fort amour qu’il portait à cet enfant en particulier, ‘Abd Al-Mouttalib l’emmena à la Ka’ba en vue de son sacrifice. Ses autres enfants stoppèrent son geste et l’incitèrent à penser à une autre solution pour tenir son engagement ; les Mecquois appuyaient leur opinion. Décision fut alors prise de s’en référer à une magicienne.
« Que faîtes-vous lorsqu’on tue un garçon, chez vous ? demanda l’enchanteresse à ‘Abd Al-Mouttalib.
— Le meurtrier verse une rançon de dix chameaux à sa famille.
— Soit ! Si tu le veux, on va écrire sur un papier « ‘Abdoullâh » et sur un autre « chameau ». A chaque fois que l’on tirera au sort, et autant de fois qu’apparaîtra le nom de ton fils, tu devras donner dix chameaux en sacrifice ; et ce, jusqu’à ce qu’on obtienne le mot « chameau ».»
‘Abd Al-Mouttalib approuva le procédé. Ce ne fut qu’au bout du onzième tirage que « chameau » sortit du sac. Afin de préserver la vie de son garçon, ‘Abd Al-Mouttalib abattit par conséquent cent camélidés et les offrit aux Mecquois.
Cette anecdote fit dire au Prophète, par allusion à Isma’îl son ancêtre et ‘Abdoullâh son père:
« Je suis le fils des deux qu’on voulait égorger. »
Lorsque ‘Abdoullâh devint adulte, son père le maria à Âmina Bintou Wahb Ibnou ‘Abdi Manâf Ibnou Zouhra Ibnou Kilâb. Les parents du Messager d’Allâh
descendaient donc tous deux du grand-père du Prophète
. Et à l’époque, Âmina était la meilleure des femmes de Qoraïche par sa lignée. Son époux était alors âgé de vingt-cinq ans lorsque son père le chargea de se rendre à Médine pour l’achat de dattes : la ville était réputée pour avoir les meilleures. Certains historiens affirment qu’il faisait route vers Damas pour commercer et qu’en passant par Médine il aurait contracté une maladie qui causa son décès. Une chose est sûre, c’est à Médine « la Lumineuse » qu’il fut enterré.
Âmina était alors enceinte. ‘Abdoullâh laissa peu de biens en héritage, pour l’époque : cinq chameaux, un troupeau de moutons, et Barakah une esclave d’Abyssinie surnommée « Oum Aymane ». Ce fut elle qui d’abord éleva le Prophète
, et celui-ci la considérant comme sa mère lui rendra de fréquentes visites au soir de sa vie : il aimait à venir se reposer chez elle…
Biographie du Prophète:
résumé du nectar cacheté
Lecture du livre le Nectar Cacheté du début jusqu’à la page 50 (le pouvoir chez les autres arabes)
Cadre de vie des tribus arabes
La position naturelle et géographique de la péninsule lui donnait une importance considérable, son entourage de déserts et de sables lui conférait l’aspect d’une forteresse infranchissable, et de ce fait, difficile à envahir.
De plus, elle était à elle seule une ouverture sur le monde, le nord ouest ouvrait sur l’Afrique, le nord est sur l’Europe, l’est sur la Perse, l’Asie Centrale et l’Etreme Orient, qui amenait en Inde et en Chine.
De ce fait, le nord et le sud de la péninsule devint un véritable centre culturel, religieux et artistique.
Les tribus arabes :
On compte les arabes disparus, tels les ‘Ad et Thamoud, les arabes de souche descendants de Qahtan, appelés les Qahtanites, et enfin, les arabes d’adoption, descendants d’ Ismaïl, nommés les Adnanites.
Parmi les Adnanites, on compte les Azdites, qui comprennent notamment les Aws et Khazraj ainsi que d’autres…
L’origine des arabes d’adoption est leur premier ancêtre, Ibrahim alayhi salam , originaire de l’Iraq et qui migra ensuite vers Harrân, puis en Palestine.
Une fois en Egypte LE Pharaon (à ne pas confondre avec Pharaon tout court lol, tenta d’abuser de Sarah, la femme d’Ibrahim, qui resta chaste et digne. En récompense, le Pharaon donna sa fille Hajir, comme domestique pour Sarah, qui la maria plus tard à Ibrahim. Le nouveau couple eurent ensemble Ismaïl, et Hajir dut être exilée avec son enfant dans une vallée stérile du Hijaz, à cause de la jalousie de Sarah.
C’est alors qu’Allah fit jaillir la source de Zamzam, pour nourrir Hajir et Ismaïl.
Plus tard, la tribu de Jourhoum vint s’installer près de la source. Ismaïl se maria ensuite avec une femme jourhoumite, avec qui il eut 12 garçons, qui donnèrent naissance aux 12 tribus.
La tribu de Nabit et celle de Kaydar furent celles qui prospérèrent le plus.
C’est cette dernière qui donna naissance à Adnan, 21 eme aieul dans la chronologie du prophète (alayhi salat wa salam) , dont se réclament les arabes adnanites.
Les Qouraichites descendent donc de Kinana, puis Moudar, puis Nizar, puis Maad, puis Adnan (en remontant).
La tribu de Abd Manaf faisait partie des Qoraich, et se divisait en 4 familles, dont Hachim, celle du prophète (alayhi salat wa salam) Mohammed Ibn Abdillah, Ibn Abdil-Mouttalib, Ibn Hâchim.
Le pouvoir chez les arabes :
On compte les rois couronnés en état de dépendance, comme la monarchie du Yémen, de la Syrie et de Hira, et les chefs de tribus et de clans.
De la monarchie du Yémen, on retient l’histoire du juif Thou Nouwwas en 523 G, qui jeta au fossé enflammé les chrétiens refusant d’abandonner leur religion (bataille du fossé), ainsi que l’histoire de Abraha, ibn Al Achram, qui prit le pouvoir comme général en 549 G et qui mobilisa une armée pour détruire la Kaaba (les gens de l’Elephant).
En Syrie, le dernier roi Jalabaibn Al Ayhom se convertit à l’islam au temps de Omar ibn al Khattab.
Au Hijaz, Ismail dirigea la Mecque et la Kaaba toute sa vie et fut remplacé par ses fils Nabit et Kaydar.
La tribu des Moudar avait un grand rôle notamment lors du pélerinage.
Un certain Kousay prit ensuite le contrôle de la Mecque avant de l’envahir en 440, il avait alors un grand pouvoir, lui et les Qoraichites.
A sa disparition, Banou Abd Manaf tirèrent au sort Hachim ibn Abd Manaf, à qui succéda Abd al Mouttalib ibn Hachim ibn Abd Manaf, grand père du prophète (alayhi salat wa salam).
Lecture de la page 50 à 70 :
Le pouvoir chez les autres arabes
Les tribus situées près de Hira dépendait formellement mais pas rééllement de la monarchie de Hira. Quant aux tribus de la steppe à l »intéreur de la péninsule, elles étaient libres, obéissaient à des chefs et répondaient à l’esprit de clan.
Le chef de tribu était très écouté, et son pouvoir peut être comparé à celui du tyran.
La situation politique :
Les trois provinces voisines des terres étrangères connaissaient une situation politique dramatique, les sujets étant complètement lésés et dirigés par leurs seigneurs.
L’injustice dominait et les droits individuels étaient inexistants.
Quant aux tribus situées à l’intérieur de la péninsule, leur situation n’était guère meilleure, les divergences tribales, raciales et religieuses prévalaient.
Le gouvernement du Hijaz était respecté, vu comme le centre religieux.
Les religions des arabes :
La majorité des Arabes se réclamaient de la religion d’Ibrahim alayhi salam et adoraient Allah, qu’ils considéraient comme dieu unique. Ils négligeaient certains aspects du culte mais restèrent attachés au monothéisme, jusqu’à l’arrivée du chef de Khouzaaa, Amr Ibn Louhay, qui bouleversa totalement la situation à cause notamment de l’un de ses voyages en Syrie, où il vit les gens adorer des idoles. Il revint donc de ce voyage avec Houbal, une idole, et la plaça à l’intérieur de la Kaaba, incitant les gens à l’adorer.
Son peuple le suivit, ainsi que les gens du Hijaz, et le chirk se répandit largement.
Les trois plus grandes idoles étaient alors Manat, al Lat et al Ozza.
Assisté, soit disant, d’un djinn, Amr Ibn Louhay, sut à quel endroit les idoles du peuple de Nouh alayhi salam étaient enterrées, il les déterra alors et les offrit aux tribus de sorte que chacune d’entre elle disposait d’une idole.
Jusqu’à l’arrivée du Prophète qui les détruisit, il s’y trouva 360 idoles.
Les idoles étaient alors vues par le peuple comme une innovation positive.
Les gens s’attachaient à elles, les créditaient d’un pouvoir d’intercession auprès d’Allah , faisaient le pélerinage et se prosternaient devant elles, leur offraient des sacrifices, leur réservaient une partie de leur nourriture, considéraient une partie de leur nourriture comme tabou…
De plus, les Arabes s’adonnaient également à la consultation du sort par le biais de Zalam, baguettes non couvertes de plumage. Ces zalam leur permettaient de prendre des décisions mais aussi de décider si l’un d’eux était de leur généalogie ou non. Ils étaient également supersititieux à l’égard de certains jours, certaines femmes etc…
Certains rites d’Ibrahim alayhi salam demeuraient toutefois en vigueur, telle la circumambulation, le pélerinage, la Oumra etc…
Les Qoraichites introduisirent néanmoins dans ces rites une foule d’innovation, se considérant entre autres d’un rang supérieur.
Si les profanes effectuaient le hajj pour la première fois, ils revêtaient les vêtements des Khoums (qoraichites), sinon, ils l’effectuaient nus. Les femmes ne se revêtaient quant à elles que d’un simple lambeau.
Après l’état de sacralisation ihram, les Qoraichites n’entraient dans leurs maisons que par l’arrière, pratique qu’Allah (subhanahu wa ta’ala) décrit comme mauvaise dans le Saint Coran.
Les juifs tenaient également un rôle important, suite à l’émigration de plusieurs tribus juives au Hijaz, le judaisme se répandit parmi les Arabes. Parmi les plus illustres tribus juives, on compte celles de Khaybar, an Nadir, Kouraidha…
Le juif Thou Nouwas appela les chrétiens de Najran au judaisme,jetant dans un fossé de flammes ceux qui rejetaient son appel. Entre 20 000 et 40 000 personnes périrent en 523 G. Le Coran relate cette histoire (sourate bouroudj).
Le christianisme entra en Arabie par l’intermédiaire des Romains et des Abyssiniens. Certains se convertirent au christianisme par l’appel de l’ascète Faymiyoun.
En 525 de l’ère chrétienne, le chrétien Abraha régna sur le Yémen et y répandit sa religion, au point de construire une église au Yémen, nommée la Kaaba Yéménite. Il voulut alors détruire le temple d’Allah, mais Celui-ci l’en empêcha par un châtiment.
Certaines tribus arabes et certains rois de Hira se convertirent tout de même au christianisme.
Le mazdéisme se retrouvait ça et là, quant au sabéisme, la religion du peuple d’Ibrahim, il connut sérieusement le déclin face au judaisme et au christianisme.
La situation religieuse :
Les Arabes qui prétendaient suivre le culte d’Ibrahim en étaient donc très loin, prônant même l’associationnisme (chirk). Avec le temps, ils reprirent les traditions et habitudes des païens.
Les juifs quant à eux étaient dominateurs et orgueilleux, et les chrétiens étaient devenus tels des paganistes, perdus dans la confusion entre l’homme et Dieu.
Lecture de la page 70 à 95 :
Aspect de la société arabe antéislamique
La situation sociale :
Chez les nobles, la relation entre l’homme et sa famille était très développée, l’homme demeurant toutefois le détenteur de l’autorité. Les relations homme-femme étaient régies par un contrat de mariage, la femme devant obéissance à ses parents.
Dans d’autres milieux, la mixité, la débauche, la fornication et la prostitution étaient de mise. Il existait alors plusieurs formes de mariage, dont certaines où la femme avait des rapports sexuels avec plusieurs hommes, en désignant un arbitrairement comme le père en cas de grossesse ! Les hommes avaient le droit à un nombre illimité d’épouses. Le divorce dépendait uniquement de la volonté de l’homme. La fornication avait libre court dans tous les milieux, et les gens allaient jusqu’à se vanter d’être fornicateurs.
Certains enterraient leurs filles vivantes par crainte de la pauvreté, ceci n’étant toutefois pas une pratique générale. L’esprit de clan (al assabiyya) régissait les relations humaines, mais la rivalité au sujet de la noblesse et du courage menait parfois à des guerres entre tribus de même souche (Aws et Khazraj).
Les guerres inter tribales étaient quant à elles fréquentes et ne s’interrompait qu’au cours des mois sacrés.
La femme n’avait aucune valeur, et les autorités bien trop préoccupées à faire du profit au détriment de leur peuple.
La situation économique :
Le commerce était le principal moyen d’obtenir de l’or, or la tournée commerciale était rarement possible, du fait des nombreux conflits.
Ainsi, les marchés ne se tenaient principalement que pendant les mois sacrés. L’artisanat arabe accusait un énorme retard. On trouvait néanmoins le tissage et la teinture au Yémen, à Hira et en Syrie. Cependant étant donné les nombreuses guerres et les pillages qui vont de pair, la pauvreté, la faim et la nudité étaient générales.
La morale :
Le comportement des gens de l’époque antéislamique présentait des contradictions, car bien que s’adonnant parfois à des comportements immoraux, ils faisaient également preuve de qualités précieuses parmi lesquelles la générosité qui se manifestait notamment par des prix du sang très élevés. Boire du vin était considéré dans leur société comme un moyen de susciter la générosité.
Le jeu de hasard se pratiquait également beaucoup et les gains étaient dépensés en majeure partie pour nourrir les pauvres. Le Coran ne nie pas d’ailleurs l’utilité du vin et de ces jeux, mais précise que pour les deux le péché est plus grand que le bénéfice.
Plusieurs autres qualités caractérisaient leur caractère, notamment le respect des engagements auxquels ils tenaient plus que tout, allant jusqu’à tuer leurs propres enfants ou détruire leur maison, la noblesse d’âme également et le refus de subir l’humiliation et l’injustice. Ils faisaient montre également d’une grande détermination, de bonté, patience et douceur, simplicité et nomadisme. Toutes ces qualités peuvent expliquer en partie le choix de ce peuple afin de porter le message universel.
Généalogie et famille du prophète (صلى الله عليه وسلم)
La généalogie du prophète
Elle comporte trois parties, la première fait l’unanimité et remonte à Adnân, la seconde fait objet de divergences et va de Adnân à Ibrahim et la troisième apparaît assez faible et va de Ibrahim à Adam.
La famille prophétique :
Il s’agit de la famille Hâchimite, en référence à son grand-père Hâchim ibn Abd Manâf.
Hâchim :
C’est lui qui se chargea du ravitaillement en eau et de la nourriture des pèlerins du côté de Bani Abd Manaf. Il fut le premier à nourrir les pèlerins de la Mecque. Son surnom Hachim (il s’appelait en vérité Amr) venait du fait qu’il cassait le pain (hachama = casser). Il est celui qui institua les voyages d’hiver et d’été des Qoraich. Sa femme mit au monde leur fils Abdil Mouttalib en 497G, il fut éduqué par la famille de sa femme exclusivement. Hâchim eut au total 4 fils et 5 filles.
Abdoul-Mouttalib :
Al Mouttalib, le frère de Hâchim s’occupa après lui du ravitaillement en eau et en nourriture des pèlerins. Lorsqu’il eut 7 ou 8 ans, Al Mouttalib emmena Abdoul Mouttalib avec lui, et ce dernier grandit ainsi chez lui. A la mort d’Al Mouttalib, Abdoul Mouttalib fut investi à sa place et connaissait déjà une grande renommée.
L’histoire du puits de Zamzam est fortement liée à ce dernier, en effet, en rêve, il reçut l’ordre de creuser ce dernier, ce qu’il fit, et il trouva à cet emplacement des épées des cuirasses et deux gazelles en or qu’avaient laissées les Jourhoumites. Il forgea une porte pour la Kaaba à partir des épées, porte qu’il orna de plaques d’or obtenues en fondant les gazelles. Ainsi fut institué le ravitaillement en eau de Zamzam des pèlerins. Allah aida Abdoul-Mouttalib en lui envoyant une pluie face aux qoraichites qui lui disputait la charge de ce ravitaillement. En remerciement, Abdoul Mouttalib fit le serment de sacrifier un fils pour Allah, si Allah lui en donnait 10.
Une autre histoire liée à Abdoul Mouttalib est celle de la bataille de l’éléphant, qui eut lieu fin février ou début mars 571G peu avant la naissance du prophète alors qu’Abraha As Sabah, l’Abyssinien, représentant du Négus au Yémen, construisit une église à San’a pour y détourner le pèlerinage des arabes. Un homme de Bani Kinanasouilla la kiblah de l’église une nuit, ce qui rendit Abraha fou de rage, et il décida alors, accompagné d’une armé de 60 000 hommes et de 9 ou 13 éléphants, de détruire la Ka’ba. Toutefois, Allah voulut qu’entre Mouzdalifa et Mina, son éléphant s’agenouilla et refusa d’avancer. Allah leur envoya ensuite des oiseaux qui leur envoyaient des pierres, ce qui anéantit complètement l’armée. Quant à Abraha, il fut frappé d’une maladie qui lui prit tous les doigts avant que son cœur ne sorte de sa poitrine et ainsi il mourut.
Abdoul Mouttalib avait 10 fils et 6 filles.
Abdoullah :
Le père du prophète . Il était le fils le plus beau et le plus aimé d’Abdoul Mouttalib.
Rappelons qu’Abdoul Mouttalib avait fait le serment de sacrifier un de ses fils si Allah lui en donnait 10. Le nom de Abdillah sortit du tirage au sort, il était donc le fils à sacrifier. Alors qu’il s’apprêta à l’immoler, les qoraichites l’en empêchèrent et lui conseillèrent de consulter une devineresse, qui lui dit d’ajouter 10 chameaux chaque fois que le nom d’Abdillah sortira. Arrivé au nombre de 100, le sort choisit les chameaux. Il égorgea alors les 100 chameaux à la place de son fils. Ainsi, la rançon (diya) qui était alors de 10 chameaux, passa à 100 chameaux après cet évènement, ce que l’islam approuva par la suite.
Le prophète est donc issu de 2 offrandes, comme il le dit dans un hadith, celle d’Ismail et d’Abdillah.
AbdoulMouttalib choisit pour son fils la meilleure des femmes qoraichites en terme de généalogie et de rang social, Amina, fille de Wahb ibn Abd Manaf. Il mourut, selon la majorité des avis des historiens, avant la naissance du prophète
Abdoullah laissa à sa mort 5 chameaux, un troupeau de mouton, une servante abyssinienne du nom de Baraka ou Oum Ayman, nourrice du prophète
La naissance et les 40 ans avant la mission prophétique
La naissance :
Le prophète naquit dans le carré de Bani Hachîm à La Mecque le lundi 9 Rabia Al Awwal en 571G. Sa mère rapporte qu’il est sorti d’elle une lumière qui éblouit les palais de Syrie. On rapporte également, avec une chaîne de transmission cependant non nette, que 14 balcons s’écroulèrent au palais de Kisra et le feu qu’adoraient les Mages s’éteignit. Le prophète
fut circoncis le septième jour après sa naissance. Thouwayba, la captive affranchie d’Abi Lahab l’allaita après sa mère, ce fut la même Thouwayba qui allaita Hamza Ibn Abdil Mouttalib.
Mohammad chez Bani Saad :
Abdoul Mouttalib prit Halima, une femme de Bani Saad ibn Bakr, comme nourrice pour le prophète
Son oncle Hamza ibn Abdil Mouttalib est donc également son frère de lait par deux fois, par Thouwayba et aussi par sa propre nourrice qui allaita un jour le prophète
Halima témoigne de la bénédiction que lui a apporté le prophète , alors qu’aucune nourrice ne voulait de lui, étant orphelin de père. Elle se résigna à le prendre n’ayant trouvé aucun nourrisson à part lui, et dès lors, sa situation changea, ses seins se gonflèrent de lait, et ses animaux jadis très pauvres en lait, offrirent du lait en abondance.
Le prophète resta avec elle jusqu’à ses 4 ou 5 ans, jusqu’au moment où l’ange Gabriel lui fendit le cœur, duquel il sortit une sangsue qu’il lava dans une cuvette en or avec de l’eau de Zamzam avant de la bander et de la remettre en place.
Retour de Mohammad chez sa mère :
Mohammad resta chez sa maman jusqu’à ses 6 ans. Un jour alors que sa maman Amina décida d’aller commémorer le décès de son époux en visitant sa tombe, qui se trouvait alors à 500 km, une maladie la toucha et elle en mourut.
Mohammad à la charge de son grand père :
Abdoul Mouttalib se chargea donc de son petit-fils après la mort de sa maman, et lui vouai beaucoup de compassion. Abdoul Mouttalib mourut à son tour à la Mecque alors que le prophète avait un peu plus de 8 ans. Il était cependant déjà à la charge de son oncle, Abou Tâlib.
Mohammad chez son oncle Abou Tâlib :
Encore une fois, Mohammad était très aimé et bien soigné par son oncle.
L’appel à la pluie :
Un jour que les qoraichites se plaignirent de la sécheresse, Abou Tâlib prit le prophète , mit son dos contre le Ka’ba et lui fit signe du doigt, c’est alors que les nuages apparurent et apportèrent une pluie bienfaisante.
Rencontre avec le moine Bahirâ :
A 12 ans, lors d’un voyage de commerce en Syrie avec son oncle, Mohammad rencontra le moine Bahirâ, qui le reconnut et l’appela ‘le guide des mondes’, affirmant l’avoir reconnu grâce à plusieurs signes : la prosternation des arbres d’Al Aqaba lors de son passage, le sceau de la prophétie en dessous du cartilage de son épaule. Il affirme que ce prophète est mentionné dans leurs livres. Dans le but de le protéger, le moine conseilla à Abou Talib de ramener l’enfant à la Mecque, ainsi il le renvoya là bas par crainte des romains et des juifs.
La guerre des Foujjâr :
Il s’agit d’une guerre qui opposa le groupe Qoraich et Kinana contre Kays Aylan.
Les Kinanites finirent par gagner le conflit qui fut nommé ainsi en raison de la violation de l’interdiction de combattre pendant les mois sacrés. Mohammad, qui avait alors une vingtaine d’années, y assista, en ramassant les flèches.
Le pacte de Foudoul :
Ce pacte fut conclu par certaines tribus des qoraichites et prévoit l’assistance de tout mecquois victime d’une injustice, accord qui contraignait également le coupable à réparer son injustice. Le prophète affirma plus tard que dans l’islam, il aurait été tout aussi favorable à la conclusion de ce pacte.
Une vie d’efforts et de travail :
Le prophète n’avait pas de travail fixe au début, il gardait parfois des moutons. A 25 ans, il se rendit en Syrie pour le commerce avec un jeune homme nommé Maysara, au service de Khadija, une commerçante noble et riche.
Le mariage de Mohammad avec Khadija :
Après avoir constaté et entendu de la part de Maysara les éloges de Mohammad, Khadija lui fit savoir par l’intermédiaire d’une de ses amies, Nafisa bint Maniya, qu’elle aimerait l’épouser. Le prophète demanda alors à ses oncles de demander à l’oncle de Khadija la main de celle-ci. Il l’épousa alors qu’elle avait 40 ans, sa dot étant de 20 vaches. Elle lui donna 6 enfants, dont 2 garçons qui moururent en bas âge. Les filles devinrent toutes musulmanes et émigrèrent à Médine. Elles moururent avant leur père, sauf Fatima, qui mourut 6 mois après lui.
La construction de la Ka’ba et la question d’arbitrage :
Les qoraichites entreprirent de la reconstruire lorsque Mohammad eut 35 ans. Al Walid ibn al Moughira commença le premier la démolition. La Ka’ba fut divisée en plusieurs parties, chaque partie gérée par une tribu. La question de qui s’occuperaient de replacer la pierre noire divisa les tribus qui décidèrent de prendre comme juge le premier qui pénétrerait la mosquée. Il s’agit alors de Mohammad, qui utilisa un manteau de façon à ce que chaque chef de tribu en tint un morceau pour soulever la pierre, puis Mohammed se chargea de la placer.
Aspects généraux de la biographie du prophète avant le début de la mission :
Il était un modèle de pensée lumineuse. Il ne buvait pas de vin ni ne mangeait ce qui avait été sacrifié ou immolé pour les dieux. Il n’assistait pas aux fêtes des idolâtres et éprouvait de l’aversion pour l’adoration des idoles. Lorsque par deux fois, il voulut commettre quelque bêtise de jeunesse, ALLAH l’en éloigna en l’endormant. Il était surnommé Al Amîn, le probe, et aidait les pauvres.
L’époque mecquoise :
L’époque mecquoise de la vie de Mohammad en tant que messager dura 10 ans, et se divise en une étape de 3 ans de l’appel secret, une étape qui s’étend jusqu’à l’émigration à Médine de la propagation du message au niveau de la Mecque, et une étape de généralisation de l’appel en dehors de la Mecque. L’époque médinoise dura quant à elle 13 ans.
Liste des Prophètes
Arbre généalogique des prophètes de Adam à Mohammed
